Pédagogie

Qu’est-ce que le transport solide ?

Le transport des sédiments par les cours d’eau, qu’ils proviennent de l’érosion des versants, du lit ou des berges est nommé « transport solide », « transit sédimentaire » ou « débit solide ».

Lors des crues, les sédiments les plus lourds se déplacent sur le fond par glissement, saltation ou roulement : c’est le charriage. Les sédiments les plus fins, quant à eux, sont emportés par le courant en suspension dans l’eau. Lorsque la vitesse du courant diminue à la décrue, les sédiments se déposent et forment alors des atterrissements. Ces sédiments seront de nouveau mobilisés lors la crue suivante, c’est le fonctionnement naturel d’une rivière.

Schéma du transport solide
Schéma de la pente d'équilibre

Les processus physiques générant le transport solide sont régis par les paramètres suivants :

 

Quel lien avec les inondations ?

Le transport solide peut jouer un rôle aggravant en cas d’inondation. En effet, les matériaux transportés par le cours d’eau lui confèrent une capacité érosive plus importante et favorisent sa divagation, ce qui est problématique lorsque des enjeux sont situés à proximité des berges.

Par ailleurs, lorsque les sédiments viennent à s’accumuler dans les secteurs à enjeux, ils peuvent entrainer une rehausse de la ligne d’eau et favoriser l’inondation dans les zones exposées. C’est le cas au droit des ponts ou des digues de protection contre les inondations. En contexte torrentiel tel que celui du bassin du Gave de Pau, les zones inondées sont sujettes à un engravement plus ou moins important en fonction de la charge solide des écoulements.

Dépôt de matériaux sur le cône de déjection du Bastan lors de la crue du 18 juin 2013 (© Jean Guyot)

Le Pays de Lourdes et des Vallées des Gaves (PLVG) en charge de la Gestion des Milieux Aquatiques et de la Prévention des Inondations (GEMAPI) assure une gestion des sédiments ponctuelle lorsqu’elle est justifiée par des enjeux de sécurité ou de préservation des milieux. Il est en effet nécessaire que les cours d’eau conservent une certaine liberté pour remobiliser les sédiments, en particulier dans les secteurs sans enjeux d’inondation.

Et la continuité écologique dans tout ça ?

Certains aménagements réalisés dans les cours d’eau peuvent perturber la continuité écologique, à savoir la libre circulation des organismes vivants et… des sédiments !

Sur le Gave de Pau, de nombreux seuils et barrages constituent des obstacles au droit desquels se bloquent les matériaux. Il en résulte ainsi un déséquilibre sédimentaire qui se traduit par un stockage de matériaux à l’amont des ouvrages et une incision du lit à l’aval de ceux-ci.

A l’aval des ouvrages, la rivière va avoir une tendance à l’érosion dite progressive du lit ou des berges pour retrouver des sédiments à transporter. Cette érosion peut avoir des conséquences importantes sur la stabilité des ponts et des ouvrages de protection contre les crues tels que les protections de berges ou les digues. Elle peut aussi avoir des conséquences négatives sur les milieux aquatiques car l’approfondissement peut entrainer une déconnexion du cours d’eau avec ses bras morts, les zones humides et un abaissement de la nappe phréatique.

Garantir une bonne continuité écologique est indispensable pour préserver la morphologie des milieux aquatiques et la biodiversité qui s’y trouve.

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